2005 : Juin – Stage de harpe celtique avec Véronique Weiss.
2004 : Juin – Stage de harpe celtique avec Véronique Weiss.
2003 : Juillet – Stage de harpe à Dinan (jazz auprès de Park Stickney, musiques du monde
avec Rüdiger Oppermann , musique sud-américaine avec Pascal Coulon…)
Juin – Stage de harpe celtique avec Véronique Weiss et Mathilde Walpoël.
2002 : Août – Stage Brocéliande (Myrdhin, Zil, Brigitte Baronnet)
2001 : Août – Stage Brocéliande (Myrdhin, Zil, Brigitte Baronnet)
Stage Plounéour Ménez, harpe celtique à cordes en métal avec Violaine Mayor et Ann Heymann.
Juillet – Stage de Dinan
2000 : Avril – Stage de harpe celtique à l’île de La Palma, musiques irlandaises et écossaises auprès de Chritoph Pampuch.
Août – Stage de Plounéour Menez : Initiation à la Clairseach, harpe celtique à cordes en métal avec Ann Heymann et Violaine Mayor
Juillet – Stage de Dinan (Myrdhin, Dominig Bouchaud, Bill Taylor, Christoph Pampuch…)
1999 : Juillet – Stage de Dinan, harpe celtique, apprentissage auprès de Myrdhin, Dominig Bouchaud, Ann Heymann et Véronique Weiss.
Les cours se font à Paris ou à St Malo et le travail est essentiellement centré sur la musique « celtique » (Irlande, Écosse, Bretagne) tout en faisant des petits tours par l'improvisation et la composition, et sûrement un peu de fantaisie.
Alors qu'est-ce que je fais avec une harpe celtique ? Déjà, pas de feu. C'est mal. Je sais que ça passe dans la cheminée, mais c'est mal.
Sinon, parfois je cogne des gens avec. Généralement dans les embrasures de porte. Notamment (et surtout) si les gens à cogner sont célèbres, de dos, et que je ne les reconnais qu'après, une fois qu'ils m'ont jeté le regard noir propre aux lunettes de soleil de star. Mais je ne fais pas exprès. J'ai tapé un tas de harpistes sûrement très talentueux et célèbres comme ça. Qu'ils se rassurent : je tape aussi d'autres gens célèbres, non harpistes (... honnêtement je sais pas d'où me sort cette malédiction mais j'ai des témoins, je ne blague pas).
Et plus sérieusement ?
Eh bien je raconte des histoires, je fais des clins d'œil, je m'amuse, je travaille… je fais des tas de choses. On peut jouer du Led Zep à la harpe, de la musique de jeu vidéo, et faire passer Dark Vador pour un crooneur. On peut aussi faire des petits machins jazzy et des petits bidouilloux rigolos qu'on s'y attend pas. Voilà, ça, c'est un bidouillou par exemple :
On peut vraiment faire des tas de trucs avec une harpe (mais pas de feu). Je dis ça parce que je croise souvent des gens que ça étonne.
Je ne sais pas si la harpe souffre vraiment d'une sorte d'aura sacrée, genre on ne peut faire que des arpèges dessus et si possible en s'habillant en chérubin, ou des menuets pour petits oiseaux heureux. En tout cas, je ne me déguise pas en chérubin pour jouer, et j'aime bien faire du rock. On le fait bien sur une guitare, au piano, alors pourquoi pas sur une harpe ? C’est un instrument comme un autre (oui, même toi là-bas avec ton accordéon, je suis sûre que tu peux jouer Iron Maiden avec).
Et puis la harpe celtique c’est aussi un son particulier, une spécificité de jeu, d’influences… tout un tas de choses qui ont fait que j’ai voulu apprendre à en jouer.
Oh super, une histoire !
Euh non euh, je disais ça comme ça.
Oh non, mon histoire…
Bon, d’accord. Alors, tout a commencé au début des années 90. Le renouveau de la musique celtique, tout ça, c’était passé de mode.
Je connaissais la harpe, sous sa forme classique, mais ça ne m’intéressait pas vraiment (il faut dire qu’on entend rarement des choses que j’aime bien, jouées sur une harpe). Bref, je préférais la guitare (entre Hendrix et Satriani, j’avais de quoi être motivée). Et puis un jour, je suis passée dans une warp zone et je me suis retrouvée dans les années 70. Ou c’est juste ma mère qui a fait un coup de nostalgie, a voulu racheter en cd les albums qu’elle avait autrefois en vinyles, et est revenue à la maison avec un album d’Alan Stivell, au choix.
Je sais que ce n’est pas très original, mais c’est un fait : j’ai eu envie de faire de la harpe celtique en écoutant Alan Stivell. Sur le moment, je n’avais pas envie de jouer de l’irlandais sur une harpe irlandaise, je n’avais pas envie de reprendre tel ou tel morceau que j’avais entendu au violon ou à la flûte, non, j’avais envie de faire de la harpe celtique telle que je l’entendais sous ses doigts.
Et d’ailleurs, quand j’ai écouté l’album, malgré ma bretonnitude inculquée de naissance (on m’a pas nourrie au lait ribot, dieu merci, mais presque…) je ne savais même pas que c’était de la harpe celtique. Bon, j’avais 10 ans, ma culture musicale n’était pas aussi variée que maintenant, alors ne me jetez pas de cailloux, ça fait mal. J’ai juste entendu une sorte de cordophone-fulguro-laser avec ce rendu unique, particulier, riche, et ça m’a scotchée, ça m’a prise aux tripes.
Non mais sans déconner, cette espèce de toucher qui fait qu'on distingue parfois à peine la note, cette cascade de tintements qui ne peut ni se chanter exactement, ni être rendue sur un autre instrument (une amie fourbe veut filmer la tête que je fais et qui résume ce long passage verbalisé, mais je résiste). Ce timbre magique échappé d'une soirée « lembas et liqueur de cassis chez Elrond ». Ce truc qui rend encore plus unique un morceau à la harpe celtique, en jouant tant sur le son de l'instrument, que sur ses techniques particulières.
Je me suis dit « Mais oui, mais si jamais un jour je me retrouve dans la Lothlórien et puis là, paf ! Y’a Galadriel qui se tourne vers moi et qui me fait : « Eh, Lucie, tu veux pas nous jouer un truc ? » mais je suis grave dans le guano, sauf… SAUF si j’apprends à jouer de cet instrument ! Me voilà sauvée ! »
Et j’ai donc cherché à apprendre la harpe celtique. Bon au début, c’était pas facile, je ne suis pas née dans une famille de musiciens, la musique ça coûte cher tout ça, et puis j’avais commencé par de la guitare et maintenant hein, c’est quoi ces histoires de harpe celtique ?! Ah la la, les enfants, ça change tout le temps d’avis !
Donc au début, ben, je m’entraînais avec les ombres de mes doigts sur mon papier peint, en comparant avec les photos de monsieur Stivell qui jouait sur sa harpe, pour mettre les doigts bien comme il faut. Puis après j’ai continué avec des ficelles tendues sur ma chaise. C’est pas top-top pour le son mais bon, ça dépanne. Et j’ai tenu le coup comme ça, pendant 3-4 ans. Et puis je suis rentrée dans un magasin de harpes, j’ai testé sur une vraie harpe. Ça marchait quand même vachement mieux. Et le vendeur (ne jamais sous-estimer le pouvoir d’un commercial…) a réussi à convaincre mes parents et voilà, ce fut un premier pas concret.
Et ensuite ?
Eh bien j’ai découvert que poser les doigts sur les cordes, apprendre les notes et faire dzoing-dzoing, ça marche (et c’est même joli), mais ce n’est pas ce que je cherchais. Il a fallu apprendre des techniques particulières, des façons d’articuler, de jouer les notes bref des trucs qui ne se découvrent pas tout seul en partant de rien (enfin, sauf si on est un elfe de Rivendell, là, d’accord). Et après, on complète avec ses propres influences (qui ne sont pas négligeables quand on est quand même à la base quelqu’un qui écoute plus de blues, de rock et de hard rock que de celtique…)
La harpe celtique est un instrument relativement récent et ses techniques de jeu varient fortement suivant l'expérience et la démarche de chaque harpiste, suivant les pays et les styles de musique qu'on aborde. Et elles évoluent encore !
Il ne suffit pas de prendre une partition « musiques d'Écosse » et de jouer ce qui est écrit dedans pour hop, savoir jouer des morceaux écossais avec la technique qui va avec. Et ce n'est même pas évident à savoir, pour peu qu'on n'ait jamais été voir de ce côté-là. D'autant qu'on peut aussi penser que harpe classique et harpe celtique c'est pareil, et appliquer la technique de la première à la seconde. Ce qui fait hélas parfois manquer pas mal de rendus sympathiques. C'est pas clair ? C'est brièvement illustré plus bas avec une petite vidéo.
Mais on est obligé d'apprendre ça ?
Bien sûr que non si on n'a pas envie. On n'est pas obligé de se prendre la tête avec ces histoires de techniques spéciales et rendus pour faire quelque chose de joli, ou qui nous plaise. Moi c’est mon truc, donc forcément, c’est ce que je vais trouver intéressant, mais je ne passe pas mon temps à rechercher la technique de la grattouillette-frottée ultime. Parfois je joue juste avec 2 doigts et c’est rigolo, parfois avec des piles, et je vais même jouer du Zouk machine (il ne faut pas leur dire en revanche) parce que c'est complètement décalé, hors contexte, et que c'est marrant. De même que je vais jouer des musiques que je trouve sympas, juste pour les entendre sur le son de la harpe celtique, sans chercher à faire un truc spécial, bref... mais bon, oui il y a au moins une base de toucher à acquérir si on veut un son joli, rond, puissant (ou alors vous jouez tout doucement, vous vous amplifiez beaucoup, et vous ajoutez du delay dans la reverbe… en revanche, ça ne marche que sur scène ou en studio).
À part ça, je ne sais pas si j'ai atteint mon objectif (on n'a jamais fini d'apprendre) et j’avoue que je croise parfois des harpistes tellement impressionnants qu’il me donnent envie de tout plaquer pour aller vendre des merguez dans ma cave. Heureusement, parfois je croise aussi d’autres harpistes, qui jouent avec trois doigts (des fois quatre), qui font toujours les deux mêmes accords, qui sont heureux et tout, et tout le monde les adore, et je me dis « oh bah… ça va en fait. ». Et je revends mon stock de merguez.
Ce que je cherche surtout à faire avec la harpe celtique, c’est avant tout qu’elle ne soit pas qu'un instrument de musique mais un moyen d’expression d'expression. Et que ce que je fais dessus soit bel et bien mien. Qu'elle ne soit pas un instrument sur lequel je joue, mais qu'elle fasse partie de moi, si je l'ai choisie pour m'exprimer plutôt qu'un autre ce n'est pas pour rien.
Si vous n'avez pas compris ce passage. Ce n'est pas grave. Moi non plus, c'est difficile de mettre des mots là-dessus. Et si vous n'avez pas compris le passage sur le « rendu » de la harpe celtique et ses techniques :
Voici une tite vidéo illustrant le blabla sur l'utilité des trucs et astuces techniques. En 1 on joue un extrait de morceau tel qu'il est écrit, avec une technique "logique" (on place tous les doigts). En 2 on joue la même chose écrite, aucune note n'est différente mais le rendu l'est. Car le placement est différent, on a joué avec un petit truc technique. L'extrait plus large est répété avec le placement technique. Et ensuite est joué au ralenti le placement 1, puis au ralenti avec le placement différent :
- Et pour illustrer l'histoire du rendu qui n'est pas juste "dadi dada dou da" mais "trllllrlllelllddellrlll hein que quoi WAOUH", quoi de mieux que d’écouter ce qui m’a transportée il y a vingt ans ? Alors voilà de petits extraits très parlants et ATTENTION, c'est pas moi qui joue, c'est monsieur Stivell, je répète c'est monsieur Stivell :
Et c'est dur la harpe celtique ?
Hein ?
Oui parce qu'en plus, je ne suis pas toute jeune...
Euh... hein ? Mais non mais rassurez-vous mais mais...
Voilà une des questions qui revient le plus souvent. Honnêtement, à froid comme à chaud, je ne vois pas franchement quoi répondre. En général je propose d'essayer voir. Oui, ok, y'a plein de cordes... mais c'est presque toutes les mêmes voyons, n’ayez pas peur. En plus elles sont directement là, vous n'avez pas besoin de prendre un intermédiaire pour les jouer (sauf envie de déconner, ça m'arrive de jouer avec des stylos ou l'archet d'une copine, mais c'est vraiment pour tester et m'amuser, pas de panique).
Je ne crois pas que tel instrument soit plus ou moins dur que tel autre, c'est une question de goût, de motivation, de volonté, d'envie, de feeling... la harpe est un instrument comme un autre. Je ne crois pas qu'il soit dur de jouer sur une harpe celtique (on peut bien jouer sur un piano sans savoir en jouer), c'est un peu plus complexe de jouer de la harpe celtique mais... rassurez-vous, ça s'apprend !
Et pour se détendre sans se prendre la tête :
Voilà un exemple de « des fois je joue, sans chercher à faire du rendu ou quoi, juste parce que j’aime bien le son » : Welcome to Silent Hill (AkiraYamaoka) à la harpe celtique. Rien de notable, rien de « propre à la harpe celtique » là-dedans si ce n'est le son. Mais c'est rigolo cette ambiance assez glauque jouée sur un instrument qu'on associe souvent à du « piou-piou les petits oiseaux ». C'est initialement une vidéo pour amuser/endormir un ami qui aimait pas mal Silent Hill.
Et voici une petite compo rapidette, La Balade de Clange. Il s’agit d’un morceau pour une amie et qui évoque un personnage qu’elle a imaginé. C’est un personnage qui me tient particulièrement à cœur, un élémentaliste du vent, en apparence joyeux et insouciant, en vérité plutôt chargé de mélancolie.
J’ai essayé d’évoquer sa présence, par petites touches légères au départ, le vent qui se lève, s’apaise, puis tourbillonne, bourrasque à première vue sautillante, joyeuse, mais triste en vérité, et résignée. Avant de disparaître, comme elle est venu. Je ne saurais pas vous dire de quel style musical il s’agit, mais ça devrait vous situer ce que je fais (entre autres).
Pour résumer :
Ne PAS faire de feu avec une harpe. Ni de barbecue (mais pourquoi maintenant j'imagine une harpe-brochettes ? Aaaah…).