Je ne suis pas née en 1592 dans les Hautes Terres d’Ecosse. Mais c’est dommage. Déjà, parce c’est plutôt joli comme coin, ensuite parce que ça voudrait dire que je suis immortelle et les journées cesseraient donc de me paraître si courtes. Mais d’un autre côté, je devrais couper des têtes, alors bon, on va dire que ça n’a pas que des avantages...
Et puis le temps ne fait pas que s’écouler trop vite, il s’écoule mal. Il est toujours trop court quand je suis en train d’écrire, et interminable je suis en train de repasser. Incapable de m’expliquer le phénomène, j’ai décidé d’arrêter de repasser. Mais ce n’était pas de ça dont on parlait, qu’est-ce que c’était déjà la question ? Ah… oui !
Eh bien, je suis née avec une terrible tare, assez méconnue, mais qui m’handicape au quotidien : je n’ai que deux bras et un cerveau. C’est très pénible pour pouvoir faire tout ce que j’ai envie de faire. Je m’intéresse à beaucoup trop de choses, tout en ayant toujours 12 milliards d’idées à la seconde, ainsi que des projets divers et variés qui viennent m’empêcher de dormir.
Je suis une musicienne qui aime écrire, faire des costumes, du théâtre, réaliser des films, dessiner, apprendre des langues étrangères, découvrir d’autres cultures et peuples encore vivants ou oubliés (qui pense aux Yamanas, hein, qui ?), lire d’obscurs ouvrages sur d’obscurs sujets archéologiques, mythologiques, anthropologiques, historiques ou littéraires, tout en prenant le temps de lire un peu de science-fiction (quand même), de regarder des épées en bavant enfin bref, ce genre de choses.
J’ai une imagination qui refuse de se taire et j’adore raconter des histoires, les noter, rêver, tout en pensant à m’arrêter cinq minutes pour faire des blagues (hmm… en fait, je crois que je fais surtout des blagues, et que je m’arrête cinq minutes pour le reste).
Comme j’ai sans doute une tendance sadomasochiste (je ne vois pas d’autre explication), je décide d’avoir encore moins de temps en ayant une vie sociale ET en jouant aux jeux vidéos (et autres passe-temps inavouables, comme chanter les chansons de Horribles Histories, tout ça). Et en voyageant et en dépannant les amis, histoire de vraiment avoir des cernes jusqu’aux talons.
Peu de choses m’ennuient autant que l’idée d’être emprisonnée par la routine et le plomplom du quotidien, sans jamais de surprises, de nouvelles choses à découvrir, de nouvelle petite étincelle venue d’un monde imaginaire (un des vôtres, un des miens, peu importe…), et sans poulet coco au curry rouge (impensable !)
J’ai une tendance naturelle au défi, à essayer des trucs par moi-même en me disant que « ça doit pas être si compliqué, allez, sers-toi de ton crâne. » mais ça a ses limites. Donc pas la peine d’essayer le coup du « T’arriveras jamais à me faire un chèque de deux-cent millions de dollars » parce que c’est vrai : je n’y arriverai pas, désolée.
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Un peu de sauts, beaucoup de bifurcations, quelques plongées hasardeuses, et il doit y avoir un ou deux virages à 180°.
Brièvement, j’ai fait des Lettres Modernes et du Multimédia, du ciné amateur, de la musique, des décors, des costumes enfin… j’ai essayé de suivre les aspirations décrites plus haut. J’ai mangé des pizzas sur des rochers battus par les marées (c’est une forme de romantisme post-Chateaubriand) et… j’essaye d’arrêter. Parce que les rochers battus par les marées, ça fait un peu grossir quand même.
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